Chapitre : L’appel à la prière
Statut légal de l’appel (aḏān) et de l’annonce de l’établissement (iqāma) de la prière :
L’appel à la prière (aḏān) et l’annonce de son établissement (iqāma) sont, pour les hommes, des traditions fortement recommandées (sunna muakkada) pour les prières obligatoires accomplies même isolément, qu’il s’agisse de prières en cours ou manquées, qu’on soit en voyage ou résident. Mais elles sont toutes deux blâmables pour la femme.
Leurs modalités :
On proclamera quatre fois la grandeur de Dieu (takbīr) au début de l’aḏān et deux fois à la fin, en prononçant chaque formulation qui compose l’aḏān deux fois. Les deux professions de foi ne sont pas faites à voix basse avant de les formuler à voix haute (tarjî ‘). Et l’iqāma est semblable à l’aḏān.
On ajoute à l’appel à la prière de l’aube après la formulation : accourez à la réussite, deux fois la prière est préférable au sommeil. Et on ajoute à l’annonce de son établissement (iqāma) après la formulation : accourez à la réussite deux fois la prière est venue !
On prononcera l’appel à la prière (aḏān) lentement et l’annonce de l’établissement de la prière (iqāma) rapidement.
Et il n’est pas valide [litt. : il n’est pas suffisant] de faire l’appel à la prière en perse [ou dans tout autre langue en dehors de l’arabe] même si celle-ci est reconnaissable, selon l’avis manifeste.
Ce qui est recommandé pour le muezzin
Il est recommandé :
- Qu’il soit un homme intègre (ṣāliḥ) et instruit des traditions prophétiques [de l’appel à la prière] et des temps de prières,
- Qu’il soit ablutionné,
- Qu’il s’oriente vers la qibla sauf s’il se trouve sur une monture,
- Qu’il place ses doigts dans ses oreilles,
- Qu’il tourne le visage à droite lorsqu’il prononce le mot prière (ṣalā) puis à gauche lorsqu’il prononce le mot réussite (falāḥ),
- Qu’il se tourne dans son minaret,
- Qu’il sépare l’aḏān de l’iqāma d’un temps suffisant afin de permettre aux habitués de participer à la prière [à la mosquée] tout en prenant en compte le temps recommandé [de chaque prière]. Pour la prière du maġrib, ce temps équivaut à la lecture de trois petits versets ou le temps nécessaire d’effectuer trois pas.
- Et qu’il fasse le taṯwib après l‘aḏān comme ajouter : la prière, la prière, ô les priants !
Ce qui est blâmable pendant ces deux appels
Il est blâmable de faire un arrangement musical (talḥīn) ou d’être en état d’impureté mineure pour faire l’iqāma et son appel à la prière. Est également blâmable l’appel à la prière de la personne en état d’impureté majeure (junub), du jeune garçon qui n’a pas atteint l’âge de la raison, du fou, de la personne en état d’ivresse, de la femme, du transgresseur (fāsiq) et de la personne assise.
Parler pendant l’appel à la prière et de l’iqāma est blâmable et il est recommandé dans ce cas [pour le muezzin] de refaire l’appel à la prière mais non l’iqāma.
Et il est blâmable de faire ces deux appels pour la prière du ḍuhr le jour du vendredi, en ville.
L’appel à la prière et l’iqāma pour les prières obligatoires manquées
On fait l’appel à la prière et l’iqāma pour une prière manquée.
Si ces prières manquées sont rattrapées au même moment, on fait l’appel à la prière et l’iqāma pour la première d’entre elle et il est blâmable de délaisser l’iqāma pour le reste des prières manquées, mais non l’appel à la prière.
Ce que doit faire celui qui entend l’appel à la prière
Celui qui entend un appel à la prière conforme à la sunna, doit alors s’abstenir de parler et répéter les formules du muezzin, sauf après les formules « accourez à la prière » et « accourez à la réussite » où il dira : « Il n’est point de puissance et de force que par Dieu » (ḥawqala).
Et lors de l’appel à la prière du fajr, la fidèle répond : tu dis la vérité et tu es sincère ou comme Dieu le veut ! lorsque le muezzin dit : la prière est meilleure que le sommeil.
Le muezzin et le fidèle feront ensuite l’invocation de demande d’intercession : Ô Mon Dieu, Seigneur de cette invocation complète et de cette prière sur le point de s’accomplir, accorde à notre Prophète Muhammad l’intercession et la grâce, et accorde-lui la station glorieuse que Tu lui as promise.