Sacrifice à plusieurs et partage de viande ?

Question :

As salamu Aleykum wa rahmetullahi
Lorsqu’un groupe de personnes, par exemple 4, achètent un veau et qu’ils se partagent la viande. J’ai entendu que s’ils ne prennent pas exactement le même kilo même gramme, ça devient illicite mais que ça rentre aussi dans le jugement de l’intérêt. Si c’est juste, ma question est par rapport à quoi ça devient de l’intérêt ? Pourquoi disons nous que c’est de l’intérêt et comment l’expliquer à nos proches s’il se passe une telle chose ?

Réponse :

Wa ‘alaykumus salâm wa rahmatullâh,

En fait, en s’associant dans l’achat et le sacrifice de cette bête, les propriétaires deviennent associés concernant la viande qui va en sortir.
La viande étant pesable et faisant partie des biens pour lesquels l’intérêt peut être sujet, lorsqu’ils partagent celle-ci (s’ils veulent la partager) ils doivent faire en sorte de recevoir chacun le même poids de viande que les autres associés. Sinon, cela signifie qu’un associé aura reçu plus qu’un autre ce qui est interdit, même si les autres acceptent cela et le pardonnent. (L’explication juridique ici peut être difficile à expliquer à des non spécialistes, c’est pourquoi je ne m’étale pas.)

C’est pourquoi il faut peser la viande pour la diviser pour ne pas tomber dans ce souci (on n’est pas au gramme près mais plusieurs centaines de grammes de différence cela pose déjà problème).

Une autre technique citée dans nos livres de Fiqh pour rendre cette tâche plus simple est de diviser la viande en quatre (je dis quatre ici car la question cite ce chiffre mais cela est valable avec d’autres nombres d’associés jusqu’à 7), puis d’ajouter dans chaque « tas » de viande une partie de l’animal qui n’est pas de la viande.
Exemple : dans une part on ajoute les pieds de l’animal, dans l’autre sa tête, dans l’autre ses tripes et dans l’autre sa peau.
Cela rendra alors la différence probable comme sans problème et validera le partage à vue d’œil sans pesée. (cf : Radd al-Muhtâr de l’imam Ibn ‘Âbidîn)

Wallâhu a’lam…

(Abdulhakim Murat)