Chapitre : Les impuretés
Les impuretés [concrètes] se divisent en deux catégories : lourdes et légères.
Les impuretés lourdes sont : le vin, le sang qui coule, la chair et la peau (non tannée) de la « bête morte », l’urine d’un être vivant non comestible, les excréments du chien et du prédateur terrestres ainsi que leurs salives, les excréments de la poule, du canard et d’oie, ainsi que tout ce qui annule l’ablution de la personne en sortant du corps, etc.
Les impuretés légères sont : l’urine de cheval ainsi que des animaux comestibles, les crottes d’oiseaux non comestibles, les crottes des chevaux, des chameaux, des bovins et des ovins, etc.
Tolérance en matière d’impuretés : Les impuretés lourdes sont tolérées [sur un endroit ou un habit] jusqu’à la dimension d’un dirham. Pour les impuretés légères, on tolère moins du quart d’un habit ou d’un membre. Sont également tolérées les éclaboussures d’urines de la taille de têtes d’épingles.
Si une literie ou une terre impure sont humidifiées par la transpiration d’un dormeur ou par l’humidité du pied, la partie corporelle [au contact de la literie et de la terre] ne devient impure dès lors qu’une trace d’impureté apparaît sur le corps.
Un vêtement sec et pur enveloppé dans un vêtement humide et impur ne devient pas impur quand on les presse ensemble, sauf si l’humidité du vêtement impur s’égoutte. Et un vêtement humide et pur ne devient pas impur pour avoir été étendue sur une terre sèche et impure qui a absorbé son humidité.
Une impureté soufflée par le vent sur un vêtement ne le rend pas impur, sauf si une trace de l’impureté y apparait.
Si l’impureté est visible, on la nettoie en la faisant disparaître, fût-ce en un seul lavage. On ne tient pas compte du fait que la tâche persiste après le lavage selon l’avis authentifié. Si l’impureté n’est pas visible, on la nettoie en lavant le vêtement trois fois et en l’essorant à chaque fois.
On peut nettoyer une impureté sur un vêtement ou sur le corps avec de l’eau, ou tout autre liquide nettoyant [pur] tel que le vinaigre ou l’eau de rose.
On purifie un chausson en cuir (khuff), ou tout élément déperlant, en les frottant [contre le sol ou autre] lorsqu’il s’agit d’une impureté ayant du volume, même si elle est humide. Une épée ou tout instrument poli sont purifiés en les essuyant.
Pureté de la terre : Si une trace d’impureté qui était sur de la terre disparaît et que la terre sèche, il est alors permis de prier dessus mais non de l’utiliser pour faire le tayammum. Les arbres et l’herbe qui y poussent sont purifiés avec elle en séchant.
Une impureté est purifiée par transformation de sa nature, en devenant du sel par exemple ou en étant brûlé par le feu.
Le sperme sec sur un vêtement ou sur le corps se nettoie en le grattant. Et le sperme humide se nettoie en le lavant.
De la purification des peaux de bêtes :
Les peaux de bêtes mortes sont purifiées par le tannage traditionnel et par le tannage légal à l’aide de la terre ou l’exposition au soleil, excepté les peaux du porc et de l’être humain.
L’abattage rituel purifie les peaux des animaux interdits à la consommation, mais non leurs viandes. Tous les éléments dans lesquels le sang ne coule pas ne deviennent pas impurs après la mort de la bête, tels que les poils et les plumes coupés [ou tondus], les cornes, les sabots et les os tant qu’il n’y a pas sur eux de trace de chair. Les nerfs sont impurs selon l’avis authentifié.
La poche contenant le musc est pure comme le musc lui-même, et sa consommation est licite. La civette est pure et la prière d’une personne qui s’en est parfumé est valide.