On devra activer les préparatifs de l’enterrement et placer le défunt tel qu’il est mort, sur un lit encensé un nombre impair de fois (trois, cinq ou sept), comme il est possible. Il faut cacher les parties à recouvrir (‘awra), puis lui ôter ses vêtements et l’ablutionner, à moins qu’il ne s’agisse d’un enfant trop petit pour comprendre la prière. On ne lave pas l’intérieur de la bouche ni le nez, sauf s’il était en état d’impureté majeure ; puis on verse sur le mort de l’eau bouillie avec des feuilles de jujubier ou de l’alcali végétal si cela est possible, sinon de l’eau pure ; puis on lui lave la tête et la barbe avec du savon végétal. On le place ensuite sur le côté gauche et on le lave jusqu’à ce que l’eau s’écoule sur sa couche ; puis on procède de même pour l’autre côté. Ensuite on l’assied, adossé contre soi, puis on appuie doucement sur son ventre et on nettoie ce qui pourrait en sortir sans cependant refaire les ablutions du mort ; ensuite on l’essuie avec un linge, en mettant du baume dans sa barbe et sa tête ainsi que camphre aux endroits de la prosternation (nez, front, genoux, mains et pieds) ; il n’est pas coutumier (sunna) de lui mettre du coton dans les oreilles, le nez etc. au cours de l’ablution majeure ; on ne lui coupe pas les ongles, ni les cheveux, ni la barbe et on ne les peigne pas davantage.
La femme peut laver son mari mais le mari ne lave pas sa femme ; la femme esclave qui a eu un enfant de son maître ne le lave pas non plus. Si une femme vient à décéder au milieu d’un groupe d’hommes (sans qu’il se trouve d’autres femmes pour la laver), ceux-ci lui font l’ablution pulvérale (tayammum) en se servant d’un gant ; et dans le cas inverse, les femmes procèdent de même ; si cependant il se trouve un proche parent (dhû rahim mahram : il s’agit de ceux qu’une femme ne peut épouser tels que son père, son frère, son oncle, etc.) au sein du groupe d’hommes, celui-ci lui fait l’ablution pulvérale sans se servir d’un gant. De même, on pratique l’ablution pulvérale sur les asexués.
Il est permis également d’embrasser le mort. L’homme doit prendre en charge les frais d’enterrement de son épouse, même s’il est démuni. Le linceul (kafan) de celui qui n’a aucun revenu est à la charge de celui qui devrait normalement l’entretenir (tel que son père, son fils, ou son frère par ex.). Et s’il n’y a personne qui soit chargé de son entretien, c’est au trésor public de le prendre en charge. Si les caisses sont vides ou que l’autorité refuse de faire son devoir, il incombe à la collectivité musulmane de s’occuper du défunt. Celui qui ne peut prendre l’enterrement à sa charge (et qui devrait normalement le faire s’il avait de l’argent) doit de son côté demander à autrui.
Selon la Sunna le linceul de l’homme se compose d’une pièce d’étoffe qui recouvre les épaules jusqu’aux pieds (qamis), une autre qui recouvre le mort de la tête aux pieds (izâr) et un linceul l’enveloppant également de la tête aux pieds. On se servira d’un tissu auquel le défunt était accoutumé, mais l’usage du coton blanc est préférable à tout autre tissu ; le minimum obligatoire avec lequel on doit couvrir le mort est l’izâr et le linceul qui doivent (ainsi que cela a déjà été dit) envelopper le mort de la tête aux pieds. La première pièce d’étoffe (qamîs) ne doit avoir ni manche ni fente sur le côté, ni poche, ni ourlet ; le port du turban est vivement déconseillé. On commence à envelopper le mort par la gauche, puis par la droite et nouera le linceul si l’on craint qu’il se défasse.
Pour une femme, il faut ajouter un voile pour le visage et une bande à enrouler autour de la poitrine.
Le minimum avec lequel on doit la couvrir est l’izâr, le voile du visage et le linceul enveloppant. Ses cheveux sont tressés et posés sur sa poitrine au-dessus de la première pièce d’étoffe (qamîs), puis le voile recouvre le visage sous le linceul et enfin on enveloppe sa poitrine de la bande de tissu au-dessus du linceul. Le linceul sera parfumé en nombre impair de fois avant de l’y déposer. En cas de nécessité absolue, n’importe quel tissu utilisé en guise de linceul fera l’affaire.