La nécessité de suivre une école

Il est nécessaire pour les musulmans de suivre une école. En effet, Allah ta’ala dit : « Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. », et dans la sourate An-Nisa : « S’ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d’entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris (la vérité de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement) », dans laquelle l’expression « aux détenteurs du commandement », exprimant les mots « alladhina yastanbitunahu minhum », se réfère à ceux qui possèdent la capacité de tirer des conclusions directement à partir de la preuve, ce qu’on appelle en arabe « istinbat ». Ces versets et d’autres, ainsi que des Hadiths obligent le croyant qui n’est pas au niveau de “l’istinbat”, c’est-à-dire capable de tirer des conclusions directement du Qour’an et des Hadiths, à poser ses questions à quelqu’un qui a ce niveau et à le suivre dans de telles décisions. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Allah nous a obligés à demander à des experts, car si chacun d’entre nous était personnellement responsable de l’évaluation de tous les textes primaires relatifs à chaque question, une vie d’étude ne suffirait pas pour cela, et l’on serait contraint à choisir entre renoncer à gagner sa vie ou abandonner la religion, c’est pourquoi Allah dit dans la sourate at-Tawbah, dans le cadre du djihad : « Mais il n’est nullement souhaitable que les croyants partent tous en expédition. Il serait bon que, de chaque groupement, un certain nombre d’hommes s’emploient à parfaire leur éducation religieuse, afin d’en faire profiter leurs compagnons après leur retour, et de les amener ainsi à se tenir sur leur garde. »
[Sheykh Nuh Ha Mim keller]

Ceux ayant la capacité de tirer ces conclusions sont appelés Mujtahidoun, un simple musulman lambda ne répondant pas aux très nombreuses et exigeantes conditions de l’ijtihad (effort de réflexion) ne peut pas se faire une jurisprudence directement à partir des textes. De même, il convient pour lui de suivre une école et un savant Mujtahid tel que L’Imam Malik ou L’Imam Abu Hanifa comme l’ont fait tous les musulmans depuis près de 13 siècles. Ce sujet ne devrait plus « être prouvé », tant il est évident et fait l’objet d’un consensus des savants, consensus qui, rappelons le, ne peut être basé sur le faux, comme Allah l’a promis à son Messager ﷺ.

Il est consternant de voir des prétentieux, aujourd’hui au 21ème siècle, nous expliquer que toute la Oumma serait dans l’erreur depuis des siècles, et que leur propre compréhension de l’Islam serait plus juste et plus proche de la vérité que celle des salaf (prédécesseurs) et de leurs suiveurs. Avoir une telle conception des choses c’est se moquer d’Allah, de Son Messager et de l’ensemble des savants et des Musulmans.

Ainsi, suivre « le Coran et la Sunna, selon la compréhension des pieux prédécesseurs » comme on l’entend souvent aujourd’hui, c’est justement suivre une école, une des quatre écoles qui sont les seules garanties du suivi des salaf et du Prophète ﷺ via une chaîne de transmission ininterrompue.

L’imâm ‘Abd Ur Rahmân Ibn Khaldûn (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a dit :« On doit se garder de critiquer, en pensée ou en paroles, les premiers musulmans. Le cœur ne doit pas être tenté de douter de rien en ce qui les concerne. On doit être aussi véridique que possible à leur sujet car ils le méritent plus que tout autre personne. Ils ne furent jamais en désaccord entre eux si ce n’est pour de bonnes raisons. Ils ne tuèrent jamais et ne furent jamais tués si ce n’est à la guerre sainte ou bien afin de faire triompher la vérité. On se doit de croire que leurs désaccords devinrent une source de miséricorde divine pour les musulmans des générations suivantes, qui prirent, chacun, pour modèle un des premiers musulmans de son choix, dont il fit son Imâm et son guide. Quand on comprend cela, on dispose alors de la claire vision de la sagesse divine envers Sa création et Ses créatures. »

Al Muqaddimah

Source : le site sunnisme.com