L’aumône et ses conditions

L’aumône légale

En arabe le mot zakat a le double sens de – pureté : Dieu — exalté soit-Il — a dit : Prélève sur leurs biens une aumône légale afin de les purifier et d’augmenter (leurs mérites) (Cor. 9, 103) – et d’accroissement ou de développement ; ainsi dit-on : « La récolte s’est accrue » (zakâ al-zar’) c’est-à-dire a augmenté.

Du point de vue juridique, l’aumône légale consiste à donner une partie déterminée de ses biens, calculée selon la loi, à un musulman pauvre, qui n’est pas un descendant du Prophète — sur lui la grâce et la paix— ni un des affidés de la famille hashémite.

L’aumône légale est obligatoire pour toute personne qui remplit ces cinq conditions :

  1. Etre musulman.
  2. Etre libre.
  3. Etre pubère.
  4. Etre doué de raison.
  5. Posséder le minimum requis [pour être tenu de payer la zakat] que ce soit en bétail, récoltes, espèces ou leur équivalent en biens commerciaux.

Conditions pour être imposable

Le montant imposable (nisâb) doit être en possession du propriétaire une année entière. Cette somme se calcule une fois les dettes éventuelles déduites et elle est en sus des besoins vitaux de l’épargnant (argent du ménage, par exemple). De plus, elle est susceptible de fructifier, fût-ce de manière potentielle.

Conditions de validité du versement de l’aumône légale

L’intention de verser l’aumône légale doit être faite au moment où elle est donnée au pauvre ou lorsqu’on la prélève sur des biens pour être mise à part, [en vue d’être payée ultérieurement].

Celui qui reçoit l’aumône légale n’est pas tenu de savoir [qu’il s’agit de l’aumône légale]. Il est également permis de payer la zakât avant ‘échéance d’une année révolue, de même qu’il est permis de la payer en espèces plutôt qu’en nature (s’il s’agit de récoltes par exemple).

L’aumône légale est redevable sur cinq espèces de biens :

  1. La monnaie, or ou argent. [Cela est bien entendu vrai de nos jours du papier monnaie].
  2. Le bétail, tel que chameaux, bovins, ovins, ainsi que les chevaux selon Abû Hanîfa.
  3. Les biens à usages commerciaux.
  4. Les récoltes, tels les fruits, les légumes, etc.
  5. Les trésors, c’est-à-dire tous les biens que l’on extrait de terre.