Début du mois de Ramadan

Le début du mois de Ramadân

Le jeûne débute le jour qui suit la vision du croissant de la lune [annonçant le début] du mois de Ramadan ou, si la vision n’est pas possible à cause d’un iel nuageux, en attribuant trente jours au mois de Sha ‘ban.

Le jeûne lors du jour du doute

Le jour du doute est le lendemain du 29 du mois de Sha ‘ban ; on caractère douteux (litt : il n’est pas plus l’objet de science que d’ignorance) est dû au fait que le croissant de lune est dissimulé par les nuages. Tous les jeûnes sont déconseillés ce jour-là, sauf s’il coïncide avec un jour de jeûne surérogatoire qu’on a l’habitude d’observer (comme le lundi par exemple) et que l’on est fermement décidé à poursuivre, sans que cela crée de confusion entre cette intention et celle du jeûne du mois de Ramadan. Si ce jour-là s’avère être le début du mois de Ramadân, sa journée sera comptée comme telle. Si le jeûneur a la moindre hésitation entre jeûne et rupture de jeûne [c’est-à-dire s’il ne mange pas, mais sans avoir d’intention bien déterminée], il n’est pas considéré comme jeûneur. Il est seulement déconseillé de jeûner le dernier et l’avant-dernier jours de Sha ‘ban.

Le muftî ordonne au commun des musulmans de s’abstenir de manger le jour du doute sans formuler l’intention, puis de rompre lorsque le moment de formuler l’intention est passé et qu’il n’est pas avéré qu’il s’agit bien de Ramadan.

Ceux qui sont capables de ne pas avoir d’hésitations quant à leur intention, c’est-à-dire le muftî, le qâdî ainsi que les notables, et de se savoir jeûner Ramadân si ce jour-là s’avère être Ramadan, doivent, quant à eux, jeûner le jour du doute.

Celui qui voit le croissant de lune marquant le début du mois de Ramadan mais dont le témoignage a été refusé doit cependant jeûner ; par contre celui qui voit le croissant marquant le début du mois de Shawwâl ne peut pas rompre tout seul. Cependant s’il ne jeûne pas dans ces deux cas, il devra rattraper ces deux jours, mais sans expiation, même s’il rompt avant que le juge ne refuse son témoignage.

La vision par temps couvert

Si le ciel est encombré par des nuages ou de la poussière, et que la vision est de ce fait difficile, le témoignage d’une seule personne est accepté, même s’il s’agit d’une personne inconnue ou d’une personne le tenant d’un tiers lui-même inconnu ; ou d’une femme, d’un esclave ou d’un condamné pour calomnie (hadd al-qadhf) qui se serait repenti à l’occasion du Ramadân.

Dans ces conditions, il n’est pas nécessaire d’employer la formule « je témoigne » ni d’avoir été convoqué pour témoigner.

En revanche si le ciel est voilé, l’attestation de deux hommes libres ou d’un homme et de deux femmes libres est nécessaire pour établir la vision du croissant annonçant la rupture du jeûne, sans qu’une convocation soit nécessaire.

La vision par temps clair

Par temps clair, il est indispensable d’avoir le témoignage d’un groupe important de gens pour établir la vision du croissant de lune marquant le début de Ramadan ainsi que du croissant de lune marquant le début de Shawwâl qui annonce la rupture du jeûne.

La notion de « grand nombre » est laissée à l’appréciation de l’imâm.

Si le mois de Ramadan dont le début a été établi sur le témoignage d’une seule personne arrive à son trentième jour sans que, par temps clair, le croissant de Shawwâl ait été observé, la rupture du jeûne n’est pas permise et la journée doit être jeûnée. Il y a par contre divergence [si le début du mois avait été établi] sur le témoignage de deux hommes fiables ; en revanche, si le ciel est couvert, il est permis de l’avis unanime des savants de rompre le jeûne, même si le début du mois avait été établi sur le témoignage d’une seule personne.

Les conditions régissant la vision du croissant de lune déterminant la fête du sacrifice sont identiques.

En ce qui concerne la vision des autres croissants de lune, on exige le témoignage de deux hommes intègres ou d’un homme et de deux femmes libres qui n’ont pas été condamnés pour calomnie.