La visite du Prophète — sur lui la grâce et la paix —
La visite du Prophète — sur lui la grâce et la paix — est un des meilleurs moyens de se rapprocher de Dieu — exalté soit-ll. Elle est de ce fait fortement recommandée, et elle a un caractère presque obligatoire car le Prophète lui- même nous a incités à le visiter avec insistance dans les termes suivants : « Celui qui a les moyens de me rendre visite et qui ne le fait pas s’est déjà détourné de moi [ou encore : m’a traité avec rudesse]. » Il a dit aussi : « Celui qui m’aura visité après ma mort, est tout à fait comparable à celui qui m’a visité de mon vivant. » Il a dit encore : « Quiconque accomplit le pèlerinage à la Maison sacrée, et ne me visite pas, se comporte comme une brute ». Et nombreux sont les hadîth qui présentent un sens analogue. Parmi les choses qui sont attestées par les Maîtres spirituels, il y a le fait que le Prophète — sur lui la grâce et la paix — soit vivant, qu’il reçoive de Dieu sa subsistance, et qu’il jouisse de toutes sortes de faveurs et de plaisirs tout en rendant un culte à son Seigneur ; ceci ne peut être voilé qu’aux regards de ceux qui ne sont pas à même d’apprécier l’élévation de la station spirituelle (Maqâm) du Prophète — sur lui la grâce et la paix. Celui qui a l’intention de visiter le Prophète doit multiplier les prières sur lui, car elles lui parviennent ; il les entend, et leurs vertus sont trop connues pour être contestées. Lorsque pélerin aperçoit les murs de Médine, il prie sur le Prophète — sur lui la grâce et la paix — puis fait cette invocation : « Mon Dieu, voici la mosquée de Ton Prophète et le lieu de la Révélation, accorde-moi donc d’y entrer et fais de cette visite une protection pour moi contre le Feu et un viatique contre Ton châtiment. Mets-moi au nombre de ceux qui bénéficieront de son intercession au jour de la Résurrection. »
Il est recommandé de se purifier, si possible avant d’entrer dans Médine, ou après y être entré, avant de se diriger vers la mosquée pour la visite du Prophète — sur lui la grâce et la paix.
Il est également recommandé d’être parfumé et vêtu de ses plus beaux habits pour témoigner de l’importance que revêt la visite à l’Envoyé de Dieu. On entre dans Médine, à pied si possible, après avoir mis ses bagages en sécurité. Il faut entrer dans la mosquée du Prophète avec recueillement, calme et sérénité, en prenant soin d’observer la majesté du lieu et en disant : « Au Nom de Dieu, et en conformité avec la tradition de l’Envoyé de Dieu. Seigneur fais-moi entrer par une entrée de vérité et fais-moi sortir par une issue de vérité et accorde-moi un pouvoir et un soutien venant de Toi. Mon Dieu répand Ta Grâce sur notre seigneur Muhammad et sur sa famille comme Tu l’as répandue sur notre seigneur Ibrâhîm et sur sa famille ; et bénis notre seigneur Muhammad et sa famille comme Tu as béni notre seigneur Ibrâhîm et sa famille, car Tu es Glorieux et Digne de louanges. Pardonne-moi mes péchés et ouvre-moi les portes de Ta Grâce et de Ta Miséricorde. » Puis il entre dans la mosquée sacrée, accomplit une prière de salutation [à la mosquée] de deux rak’a auprès du minbar, en se tenant de telle façon que la colonne du minbar soit à hauteur de son épaule droite, car ceci était la station du Prophète, et l’Envoyé de Dieu — sur lui la grâce et la paix — nous a informés que la partie située entre sa tombe et son minbar est un des jardins du Paradis. Il a également dit — sur lui la grâce et la paix — : « Ma vasque se trouve au- dessus de ma chaire (minbar) ». Ensuite le pèlerin accomplit deux rak’a autres que celles dites de la salutation à la mosquée pour remercier Dieu — exalté soit-II — de lui avoir accordé cette faveur et de lui avoir facilité l’accès à la mosquée du Prophète, puis il fait les invocations de son choix. Puis il se relève pour se diriger vers la noble présence Muhammadienne en se tenant à une distance d’environ quatre coudées de la pièce où est enterré l’Envoyé de Dieu, en se montrant d’une politesse extrême et en tournant le dos à la qibla à hauteur de la noble face du Prophète, en n’oubliant pas que le Prophète — sur lui la grâce et la paix — pose sur lui un regard bienveillant, qu’il entend ses paroles et répond à ses salutations ; qu’il dit « amîn » à chacune de ses invocations.
A ce moment-là, il récite la formule suivante : « Que la paix divine soit sur toi, ô Envoyé de Dieu ; que la paix divine soit sur toi, ô Prophète de Dieu ; que la paix soit sur toi, ô Bien-aimé de Dieu ; que la paix soit sur toi, ô Prophète de la Miséricorde ; que la paix soit sur toi, ô Intercesseur de la communauté, que la paix soit sur toi, Seigneur des envoyés, que la paix soit sur toi, ô Sceau des prophètes ; que la paix soit sur toi, qui es enveloppé dans un manteau, que la paix soit sur toi, qui es drapé dans tes vêtements ; que la paix soit sur toi ainsi que sur tes nobles ancêtres, que la paix soit sur toi ainsi que sur les membres purs de ta famille, ceux dont Dieu a ôté les souillures et qu’Il a totalement purifiés. Que Dieu t’accorde la meilleure récompense qu’Il ait accordée à un prophète pour avoir pris en charge son peuple et la meilleure récompense qu’Il ait accordée à un envoyé pour s’être occupé de sa communauté. Je témoigne que tu es l’Envoyé de Dieu, et que tu as fait parvenir le message, que tu as remis le dépôt qui t’avait été confié à ceux à qui il était destiné ; tu as conseillé ta communauté, tu as apporté des preuves éclatantes de ce que tu as annoncé et tu as combattu pour la cause de Dieu de la meilleure manière, tu as défendu et établi cette religion jusqu’à ce que te soit venue la certitude [c’est-à-dire la mort].
Que Dieu répande sur toi Sa grâce ainsi que sur le plus vénérable endroit qui s’honore de la présence de ton noble corps ! Que cette grâce et cette préservation soient permanentes de la part du Seigneur des Mondes ; qu’elles soient à la mesure de ce qui était et de ce qui est [contenu] dans la Science de Dieu ; qu’elle soit une grâce incessante, ô notre seigneur, ô toi, l’Envoyé de Dieu. Nous sommes une délégation de visiteurs rendus dans cette enceinte sacrée qui est la tienne, et nous sommes honorés de nous tenir en ta présence ; nous venons de contrées lointaines et nous avons accompli une longue distance dans le but de te rendre visite et d’obtenir ta médiation, et afin de pouvoir méditer tes vertus et nous acquitter, ne fût-ce qu’un tout petit peu, de nos dettes envers toi. Nous te demandons d’être notre médiateur auprès de notre Seigneur car nos fautes ont chargé notre dos et les péchés ont courbé nos épaules. Tu es le médiateur, l’intercesseur auquel a été promise la « grandiose intercession », tu es le détenteur de la station glorieuse, le maître de l’intercession. Dieu a dit à ton endroit : Si, après qu’ils se soient faits du tort à eux-mêmes, ils s’étaient rendus auprès de toi et qu’ils aient demandé pardon à Dieu, et que l’Envoyé ait aussi demandé leur pardon [à Dieu], ils auraient trouvé Dieu disposé au repentir et miséricordieux. Nous nous sommes donc rendus auprès de toi après nous être fait du tort, en demandant pardon de nos péchés. Intercède pour nous auprès de ton Seigneur et demande-Lui de nous faire périr en conformité avec ta Tradition (Sunna) et de nous réunir au sein de ta communauté sous ta bannière. Qu’Il nous fasse boire à ta fontaine, qu’Il nous abreuve de ta coupe sans être humiliés ni éprouver de regrets. Ton intercession, ton intercession, ton intercession, ô notre seigneur l’Envoyé de Dieu ! Ton intercession, ton intercession, ton intercession, ô notre seigneur l’Envoyé de Dieu ! Ton intercession, ton intercession, ton intercession, ô notre seigneur l’Envoyé de Dieu ! Mon Dieu pardonne-nous ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi et ne mets pas en nos cœurs de haine pour ceux qui ont cru, Seigneur, car Tu es Compatissant et Très-Miséricordieux. »
Puis il transmet au Prophète les salutations de ceux qui l’ont chargé de le faire en ces termes : « La paix soit sur toi, ô notre Seigneur l’Envoyé de Dieu, de la part d’untel fils d’untel qui te demande de lui servir d’intermédiaire auprès de ton Seigneur. Intercède donc en sa faveur et en faveur de l’ensemble des musulmans. » Puis le pèlerin demande à Dieu de répandre Sa Grâce sur Son Prophète en usant de la formule de son choix, en se mettant à la hauteur du visage de l’Envoyé et en tournant le dos à la qibla.
Puis il se déporte d’une coudée de façon à faire face au Véridique, notre maître Abû Bakr le premier des califes — que Dieu soit satisfait de lui — son compagnon dans la grotte et qu’il lui dise : « La paix soit sur toi, ô calife de’ notre seigneur l’Envoyé de Dieu ; la paix soit sur toi, ô compagnon de notre seigneur l’Envoyé de Dieu ; toi qui fus son familier dans la grotte, son compagnon de voyage, le dépositaire de ses secrets ! Que Dieu t’accorde la plus belle récompense qu’Il ait accordée à un imâm pour s’être occupé de la communauté de Son Prophète. Tu lui as succédé de la plus belle manière, et tu as suivi sa voie et employé ses méthodes avec succès. Tu as combattu les apostats et les innovateurs et aplani le chemin de l’Islam, tu as édifié ses piliers et tu étais le meilleur des guides. Tu as respecté les liens du sang et tu n’as cessé d’œuvrer au nom de la Vérité pour soutenir cette religion et ses adhérents jusqu’à ce que te soit venue la certitude. Demande à Dieu — exalté soit-ll — de nous conserver à jamais ton amour, de nous réunir à tes partisans et d’accepter notre visite ; que la paix soit sur toi ainsi que la Miséricorde de Dieu et Sa Bénédiction. »
Puis le pèlerin se déporte jusqu’à faire face au visage de celui qui avait le discernement, ‘Umar b. al-Khattâb — que Dieu soit satisfait de lui — et lui dit : « La paix soit sur toi, ô prince des croyants, la paix soit sur toi, ô soutien de l’Islam, la paix soit sur toi, ô toi qui as brisé les idoles ! Dieu t’accorde pour nous la meilleure des rétributions ; tu as soutenu l’Islam et les croyants, conquis la plupart des contrées [musulmanes] après le seigneur des envoyés ; tu as pris soin de l’orphelin, tu as respecté les liens du sang ; par toi l’Islam s’est renforcé et tu as été pour les musulmans un imâm bien guidé et agréé (de tous) ; tu as uni leurs rangs, tu as aidé les plus pauvres d’entre eux, tu les as soulagés de leurs afflictions ! Que la paix soit sur vous, vous qui êtes couchés aux côtés de notre seigneur l’Envoyé de Dieu — sur lui la grâce et la paix ; vous qui fûtes ses compagnons, ses ministres et ses conseillers, qui l’avez aidé à établir cette religion et qui avez pris soin après lui de l’intérêt des musulmans. Que Dieu vous accorde la meilleure des rétributions ! Nous sommes venus vous trouver afin que vous nous serviez de médiateurs auprès de notre seigneur l’Envoyé de Dieu — que Dieu répande sur lui Sa grâce et Sa paix — pour qu’il soit notre intercesseur et qu’il demande à Dieu d’accepter notre démarche, qu’Il nous fasse vivre en conformité avec sa religion, qu’Il nous fasse mourir en la professant et qu’Il nous rassemble au sein de sa communauté ! »
Puis le pèlerin invoque Dieu pour lui-même, pour ses parents et pour ceux qui le lui ont demandé ainsi que pour tous les musulmans. Puis il retourne sur ses pas et se tient à nouveau face au visage du Prophète comme la première fois en disant : « Mon Dieu, Tu as dit et Ta Parole est véridique : Si, après qu’ils se soient faits du tort à eux-mêmes, ils s’étaient rendus auprès de toi et qu’ils aient demandé pardon à Dieu, et que l’Envoyé ait aussi demandé leur pardon [à Dieu], ils auraient trouvé Dieu disposé au repentir et miséricordieux. Nous sommes donc venus à Toi, après avoir écouté Ta Parole, pour obéir à Ton Ordre, en faisant de Ton Prophète notre intercesseur auprès de Toi ; Seigneur Dieu ; pardonne-nous ainsi qu’à nos pères, nos mères et nos frères qui nous ont précédés dans la foi et ne mets pas en nos cœurs de haine pour ceux qui ont cru. Seigneur, accorde-nous un bienfait en ce monde et un bienfait dans l’au-delà et préserve-nous du châtiment du Feu. Gloire à mon Seigneur, le Seigneur de la Puissance au-delà de ce qu’ils Lui attribuent, que la paix soit sur les envoyés et la louange appartient à Dieu, le Seigneur des Mondes ! » Il pourra rajouter les invocations de son choix et employer les formules qui lui viendront à l’esprit et qui lui seront facilitées par la grâce de Dieu — exalté soit-Il. Puis il se rend auprès de la colonne à laquelle s’était attaché Abû Lubâba jusqu’à ce que Dieu lui ait accordé son repentir et qui est située entre le lieu où repose le Prophète et sa chaire. Puis il prie les prières surérogatoires de son choix tout en se repentant auprès de Dieu et en Lui adressant des invocations. Puis il se rend à la Rawda (partie située entre le maqâm du Prophète et sa chaire) et y prie autant que bon lui semble et fait les invocations de son choix, multipliant les formules de glorification, les lâ ilâha illa Allâh, les louanges adressées à Dieu, et à la mesure de Sa Majesté ainsi que les demandes de pardon.
Puis il se rend auprès du minbar et pose sa main sur l’endroit où la grenade a disparu afin de recueillir les bénédictions attachées à la « trace » de la main du Prophète ; et également sur l’endroit où le Prophète posait sa main quand il faisait son prône afin d’obtenir sa baraka. Puis il fait des prières sur le Prophète— sur lui la grâce et la paix — et demande à Dieu ce qu’il veut.
Il se rend ensuite à la colonne contenant le tronc de palmier qui se mit à gémir quand le Prophète l’abandonna pour aller faire son prône sur la chaire, si bien qu’il en descendit et le calma en lui passant sa main bénie. Il cherche les influences spirituelles attachées aux traces du Prophète et aux lieux qu’il a parcourus. Il fait également des efforts pour passer ses nuits en prière pendant la durée de son séjour, profitant de l’occasion qui lui est offerte de contempler la sainte Présence prophétique et de visiter son lieu de repos chaque fois que l’occasion s’en présente.
Les endroits dont la visite est recommandée
Il est recommandé de visiter le cimetière de Médine qui est connu sous le nom d’al-Baqî’, et de se rendre aux tombeaux des Compagnons connus, particulièrement sur la tombe du « seigneur des martyrs », l’oncle de notre Prophète — sur lui la grâce et la paix — sayyidinâ al-Hamza qui est enterré à Uhud ; puis il se rend à l’autre Baqî’, afin d’y visiter sayyidinâ al-‘Abbâs, autre oncle de l’Envoyé de Dieu — sur lui la grâce et la paix — ainsi que ses petits-enfants asyâdinâ al-Hassan et al-Hussayn et l’ensemble de la famille du Prophète. Il rendra aussi une visite au prince des croyants, ‘Uthmân b. ‘Affân — que Dieu soit satisfait de lui — ainsi qu’à Ibrâhîm le fils de notre seigneur l’Envoyé de Dieu — sur lui la grâce et la paix — et à ses nobles épouses, les Mères des croyants ; à sa tante Safiyya ainsi qu’à l’ensemble des Compagnons et des tâbi’în (génération qui succéda à celle des Compagnons de l’Envoyé de Dieu — sur lui la grâce et la paix) — que Dieu soit satisfait d’eux tous. Le jeudi si possible, il visitera les martyrs d’Uhud qui sont enterrés aux côtés de sayyidinâ al-Hamza et, s’adressant à eux, il leur dira : « Que la paix soit sur vous pour ce que vous avez enduré ! Quelle heureuse issue que la demeure [qui vous est réservée] ! » Puis il lira le verset du Trône, onze fois la sourate « Le Culte exclusif » et enfin la sourate » Yâ Sîn », en dédiant le mérite de cette lecture aux martyrs ainsi qu’aux croyants enterrés à leurs côtés.
Ensuite il est recommandé de se rendre à la mosquée de Qubâ’ un samedi ou tout autre jour de la semaine et d’y accomplir une prière. Après avoir fait les invocations de son choix il concluera pas ces mots : « O Toi qui secours ceux qui T ‘invoquent, et qui dissipes la peine des affligés, qui exauces l’invocation de ceux qui en sont réduits aux extrémités, prie sur notre seigneur Muhammad et dissipe mes soucis et mon affliction, comme Tu l’as fait pour — sur lui la grâce et la paix — en cette station, O Toi le Ton Envoyé Compatissant, ô Toi le Généreux, Toi dont les bienfaits et les grâces sont innombrables et qui dispenses continuellement Tes faveurs, ô Toi le Miséricordieux entre les miséricordieux. Et que Dieu, qui est le Seigneur des Mondes, prie sur notre seigneur Muhammad ainsi que sur sa famille et ses Compagnons et qu’Il le préserve de tout mal à jamais. »