Le Hajj et ses conditions

Le Hajj (pèlerinage) et la ‘Umra (petit pèlerinage)

Signification du mot hajj

Du point de vue linguistique : ce mot signifie se fixer un objectif grandiose. On dira par exemple : « J’ai rendu visite (hajajtu) à un tel », lorsque celle-ci a pour motif la grande considération que l’on éprouve pour cette personne.

Du point de vue juridique : Il s’agit de la visite d’un endroit déterminé, afin d’y effectuer des rites particuliers pendant une période précise.

Ces endroits déterminés sont la « Maison sacrée de Dieu » [c’est-à-dire la Ka’ba] située à La Mecque ainsi que le mont ‘Arafat

Les rites particuliers comprennent les tournées rituelles autour de la Kaaba, le parcours (sa’y) qui sépare les collines de Safa et Marwa et la station de ‘Arafat.

La période précise est constituée par les mois du hajj (Shawwal, Dhul-Qi’dah et les dix premiers jours de Dhul-Hijjah).

Statut du pèlerinage et les conditions d’obligation :

Pour toute personne remplissant ces six conditions, le pèlerinage est une obligation immédiate au moins une fois dans son existence :

  1. Être musulman(e).
  2. Être pubère.
  3. Doué de raison
  4. Être libre
  5. Être capable d’assumer les dépenses du voyage (auxquelles s’ajoute l’entretien de sa famille jusqu’à son retour, femme, enfants et serviteur compris).
  6. Il faut être conscient du caractère obligatoire du pèlerinage ; mais cette condition ne concerne que les convertis en territoire non musulman.
  7. Etre dans le temps du pèlerinage.

On trouvera le fondement de ce rite dans le Livre de Dieu — exalté soit-Il – la Sunna [du Prophète] et le consensus [des savants et de la communauté] :

Le Livre de Dieu enseigne en effet : Il appartient à Dieu d’imposer aux hommes qui en ont les moyens d’entreprendre le pèlerinage à la Maison [de Dieu]. (Cor.3, 97).

La Sunna nous est connue par des hadîth : le Prophète — sur lui la grâce et la paix — dit, entre autres, à ce sujet : « O hommes, le pèlerinage vous a été imposé, accomplissez-le donc ! » Il a dit aussi : « Celui qui meurt sans avoir accompli le pèlerinage, qu’il meure donc en juif ou en chrétien, comme il le voudra ! »

Enfin les imams de la communauté musulmane sont d’accord pour affirmer le caractère obligatoire du pèlerinage pour ceux qui en ont les moyens.

Conditions d’accomplissement du pèlerinage

Trois conditions sont nécessaires à son accomplissement :

  1. La santé, c’est-à-dire être exempt d’une maladie rendant le voyage impossible : ainsi le pèlerinage n’est pas obligatoire pour un invalide, un impotent atteint d’une maladie chronique, un hémiplégique, un cul-de-jatte, un malade, un vieillard usé par l’âge. Par contre ils doivent alors demander par voie testamentaire (îsâ) que l’on fasse le pèlerinage pour eux.
  2. La fiabilité de la route, c’est-à-dire que la sécurité règne sur la majorité du parcours.
  3. La femme doit être accompagnée par son mari ou par l’un de ses proches (dhû rahim mahram) – tels que son fils ou son frère [les proches désignent ici les hommes qu’une femme ne peut épouser en raison des liens de parenté qui l’unissent à eux] — peu importe qu’elle soit jeune ou âgée. Si ce dernier ne l’accompagne qu’à condition de se faire payer son hajj, les dépenses incombent à la femme.

Il faut que la femme ne soit pas en période de viduité ( ‘idda).

Il ne faut pas en être empêché (cas du prisonnier par exemple).

Les conditions de validité du pèlerinage

Elles sont au nombre de trois :

  1. Se mettre en état de consécration, c’est-à-dire formuler l’intention en son cœur et prononcer en même temps la formule de consécration, la talbiya.
  2. Formuler celle-ci pendant la période du pèlerinage.
  3. Ne pas avoir de rapports sexuels avant la station de ‘Arafât [ni a fortiori à ‘Arafât].

On pourrait y ajouter le fait qu’il est nécessaire de l’entreprendre soi-même, sauf en cas d’excuse valable. Quant au jeune impubère qui atteindrait sa puberté en cours de pèlerinage, cela ne lui serait compté comme étant le pèlerinage obligatoire que s’il avait renouvelé son intention avant ‘Arafât.