Le Hajj Tamattu‘

Le tamattu‘ ou pèlerinage dit de « jouissance »

Ce mode de pèlerinage consiste à [accomplir la ‘umra et le pèlerinage séparément, c’est-à-dire à] se mettre en état de consécration et accomplir une umra, puis à se désacraliser [en se rasant ou en se coupant les cheveux]. Le pèlerin peut ensuite rester ainsi dans La Mecque sans être en état de sacralisation et jouir de sa condition (d’où le nom de tamattu), jusqu’au pèlerinage. Ensuite il doit se remettre en état de consécration afin d’accomplir son pèlerinage.

La différence entre le tamattu ‘et le qirân réside dans le fait que le tamattu’ s’accomplit avec deux prises d’ihrâm séparées, alors que le qirân s’accomplit en une seule prise. Comme c’est le cas pour le qârin, le mutamatti’ se verra dans l’obligation de sacrifier une bête le jour du sacrifice, et s’il n’en a pas les moyens, il devra jeûner trois jours avant ‘Arafât et sept autres une fois le pèlerinage accompli pour arriver à un total de dix jours compensatoires.

Le tamattu ‘est préférable au hajj et à la ‘umra accomplis isolément, mais le qirân est selon les Hanafites préférable au tamattu’.

Conditions de validité du tamattu’

  1. Accomplir le tawâf de la umra [ou au moins quatre tours] pendant les mois du hajj.
  2. Se mettre en état d’ihrâm pour la ‘umra avant de le faire pour le pèlerinage.
  3. Ne pas invalider son pèlerinage.
  4. Accomplir la ‘umra et le pèlerinage dans la même année.
  5. Ne pas habiter à La Mecque.
  6. Ne pas se faire surprendre par les mois du pèlerinage en étant à La Mecque sans s’être mis en état de consécration.

Du rite dit tamattu’

[Comme nous l’avons indiqué], il faut se mettre en état de consécration pour une ‘umra avant les mîqât [qui sont les limites déterminant le hill, le territoire sacré]. Après avoir accompli les deux rak’a qui précèdent la prise d’ihrâm, le pèlerin formule son intention comme suit : « Mon Dieu je désire accomplir la ‘umra facilite-la-moi et accepte-la de moi » puis il prononce la talbiyya. Une fois parvenu à La Mecque, il effectue les tournées rituelles, en interrompant la talbiya dès le premier tour, puis il prie les deux rak’a consécutives au tawâf et accomplit le parcours situé entre Safâ et Marwa.

Ensuite il se rase la tête ou il se coupe les cheveux. Ainsi désacralisé, tout lui redevient licite, y compris les rapports avec son épouse.

Le jour de la tarwiya, c’est-à-dire le 8 de Dhû al-Hijja, le pèlerin se met en état de consécration pour le pèlerinage à partir du haram de La Mecque puis il accomplira les divers rites du pèlerinage tels qu’ils ont été précédemment exposés.

Le jour du sacrifice, le 10 après avoir lapidé la stèle de ‘Aqaba, il immole une brebis, un chameau ou le septième d’un chameau qu’il distribue en aumônes, en remerciant Dieu — exalté soit-ll — de lui avoir facilité l’accomplissement de ces deux rites.

S’il n’a pas les moyens de sacrifier un animal, il lui faudra jeûner trois jours avant le jour du sacrifice, et sept jours après avoir terminé le pèlerinage comme pour le qirân. Et si le jour de la fête arrive sans qu’il ait jeûné ces trois jours, il n’a plus d’autre alternative que de sacrifier une bête, et aucune aumône ni aucun jeûne ne saurait désormais lui tenir lieu de sacrifice. Les Mecquois et ceux qui demeurent à l’intérieur du bill ne peuvent accomplir les deux derniers modes de pèlerinage que nous venons d’exposer (tamattu’ et qirân).