Chapitre : Les choses blâmables en prière
Soixante-dix-sept choses sont déconseillées en cours de prière :
- Délaisser délibérément un acte wâjib,
- ou une sunna.
- Tripoter ses vêtements,
- ou son corps.
- Déplacer un gravier, sauf si c’est pour se prosterner, et encore une seule fois.
- Faire craquer ses doigts,
- ou les croiser.
- Mettre la main sur la taille.
- Tourner la tête avec la nuque.
- S’asseoir sur les talons les tibias tendus.
- Coucher les coudes sur le sol lors de la prosternation.
- Retrousser les manches.
- Prier en pantalon alors que l’on a la possibilité de prier en djellaba.
- Rendre le salâm par un signe.
- S’asseoir en tailleur sans excuse valable.
- Serrer ses cheveux dans un élastique ou similaire [pour un homme].
- S’entourer la tête d’un turban en laissant le milieu découvert.
- Tenir [un pan] de ses vêtements à la main pour se prosterner.
- Disposer ses vêtements de manière à les laisser pendre après les avoir posés sur sa tête ou sur ses épaules.
- S’envelopper dans ses vêtements de façon à ne pas laisser sortir ses mains.
- Placer ses vêtements sous son aisselle droite,
- et en rejeter les extrémités sur l’épaule gauche.
- Lire le Coran en dehors de la station debout.
- Allonger la première rak’a dans les prières sunna.
- Allonger la deuxième rak’a par rapport à la première dans toutes les prières.
- Répéter une sourate dans une [ou deux] rak’a d’une prière obligatoire.
- Réciter la sourate qui précède celle que l’on vient de lire [dans la rak’a précédente]. D’une manière générale, réciter les sourates dans l’ordre contraire à celui du Coran.
- Omettre de lire la sourate intercalaire entre deux sourates dans deux rak’a qui se suivent.
- sentir du parfum.
- S’éventer avec son habit,
- ou avec un éventail, fût-ce une ou deux fois seulement.
- Détourner ses doigts de mains
- ou de pieds de la qibla pendant la prosternation ou au cours de toute autre station.
- Ne pas mettre ses mains sur ses genoux pendant l’inclinaison.
- Bâiller.
- Fermer les yeux.
- Les lever au ciel.
- S’étirer.
- Faire des mouvements [extérieurs à la prière] en petite quantité.
- Attraper un pou,
- ou le tuer.
- Se couvrir le nez
- et la bouche.
- Mettre devant sa bouche quelque chose qui empêche de faire une lecture conforme à la Sunna.
- Se prosterner sur son turban
- ou sur une image.
- Ne mettre que le front au sol à l’exclusion du nez, sans excuse valable.
- Prier au milieu d’un chemin,
- dans un hammâm,
- dans les toilettes,
- dans un cimetière, sur une terre appartenant à un tiers sans lui avoir demandé sa permission
- ou près d’une impureté.
- Prier en se retenant de faire ses besoins
- ou des gaz.
- Prier en étant souillé d’une impureté tolérée, sauf si l’on craint de dépasser le temps ou de ne pas pouvoir attraper la prière en commun, auquel cas il est recommandé d’interrompre sa prière.
- Prier dans un vêtement de travail.
- Prier la tête nue sauf si c’est un geste d’humilité.
- Prier à côté d’un repas qui excite l’appétit [du fidèle]
- ou lui occupe l’esprit en l’empêchant de se concentrer.
- Compter les versets et les formules de glorification (tasbîh) sur ses doigts.
- Se tenir pour l’imâm entièrement dans le mihrab,
- ou en un lieu en retrait [par rapport aux fidèles],
- ou sur une terre isolée.
- Se mettre derrière un rang dans lequel il y a une place vide.
- Mettre des vêtements sur lesquels il y a des images.
- Avoir au-dessus de la tête,
- ou derrière,
- ou devant,
- ou à côté de soi des images, sauf si elles sont petites ou coupées par Le milieu,
- ou s’il s’agit d’images d’êtres inanimés.
- prier devant un four,
- ou un brasero dans lequel il y a des braises.
- Prier devant des gens endormis.
- Essuyer le sable du front s’il ne le gêne pas pour prier.
- Lire systématiquement une sourate déterminée sans y être obligé sauf s’il ne peut pas faire autrement ou si c’est pour imiter le Prophète — sur lui la grâce et la paix.
- Ne pas mettre de protection devant soi lors de la prière en sachant qu’il y a du passage.
La question de la protection [entre soi et la qibla] et le fait de repousser ceux qui passent devant nous en prière :
Il est conseillé pour celui qui prie de planter un petit bâton devant soi, de la longueur d’un bras ou plus et du diamètre d’un doigt environ. Il est sunna de le placer près de soi plutôt sur un des côtés et non pas juste devant soi ; et s’il ne trouve rien à planter devant lui, qu’il trace un trait en longueur selon certains fuqahâ ou en forme de hilâl selon d’autres. Il est conseillé d’éviter de repousser celui qui passe devant soi [en prière], mais il est toléré de le repousser d’un signe ou en disant « Gloire à Dieu ». Il est par contre déconseillé de recourir aux deux méthodes. L’homme pourra aussi le repousser en élevant la voix lors de la lecture du Coran, tandis que la femme le repoussera d’un signe ou en frappant sa main gauche de la paume de sa main droite, mais sans jamais élever sa voix car elle ne doit pas être entendue.
On ne doit pas combattre celui qui passe devant soi [en prière], car le hadîth rapporté à ce sujet, bien qu’authentique, a été abrogé.
Les actes qui ne sont pas déconseillés en prière
Il n’est pas déconseillé de serrer sa ceinture, ni de ceindre son épée ou une autre arme à son côté, si les mouvements de l’arme ne le distraient pas en prière ; il n’est pas déconseillé non plus de ne pas mettre ses mains dans les fentes de sa djellaba, ni de faire face à un Coran ou une épée accrochée, ni de faire face au dos d’une personne en train de parler, ni d’être en face d’une bougie ou d’un flambeau, ni de prier sur un tapis sur lequel il y a des reproductions animales s’il ne se prosterne pas directement dessus, ni de tuer un serpent ou un scorpion s’il craint un danger, même en leur assénant plusieurs coups et en se détournant de la qibla ; il est également toléré de secouer ses vêtements afin qu’ils ne collent pas au corps pendant l’inclinaison, comme il est toléré d’essuyer la terre ou l’herbe de son front une fois la prière terminée, ou même avant la fin de la prière si cela lui fait mal et le distrait de celle-ci ; il est toléré également de suivre quelqu’un des yeux sans bouger le visage ; il est possible de prier sur un lit, un tapis et sur de la feutrine, le mieux étant de prier à même la terre ou de prier sur ce qui y pousse et il est toléré de répéter une sourate dans deux rak’a différentes d’une prière surérogatoire.
Dans quels cas est-il obligatoire, ou permis d’interrompre sa prière ?
On doit interrompre sa prière si quelqu’un en danger nous appelle à son secours, mais on ne l’interrompt pas à l’appel de ses parents ; il est permis de l’interrompre à cause d’un vol dont le montant est supérieur à environ un dirham, que l’objet nous appartienne ou non, ou encore par peur d’un loup qui menace le troupeau, ou si l’on craint qu’un aveugle tombe dans un puits ou dans un trou ; la sage-femme craignant pour la vie du nouveau-né peut l’interrompre, mais même si elle ne craint pas le pire sinon il lui est quand même permis de retarder la prière pour mettre au monde le nouveau-né ; le voyageur qui craint un voleur ou un brigand de grand chemin peut prier lui aussi après le temps.
Sanction prévue pour ceux qui délaissent la prière
Celui qui délaisse la prière délibérément par paresse est frappé sévèrement au point de le faire saigner et on l’emprisonne jusqu’à ce qu’il prie ; on procède de la même manière avec celui qui délaisse le jeûne du Ramadan, mais on ne les tue pas sauf s’ils nient le caractère obligatoire ou se moquent de l’un de ces deux rites.