Chapitre : La prière des deux fêtes
Son statut et ses conditions :
La prière des deux fêtes est une obligation (wâjib), selon l’avis le plus authentifié, pour ceux auxquels incombe la prière du jumu’a, et dans les mêmes conditions excepté le sermon puisqu’elle reste valable même sans celui-ci, bien qu’il soit répréhensible de négliger ce dernier, de même que de faire précéder la prière des deux fêtes de la khutba.
Les recommandations à respecter le jour de la fête de la rupture :
Elles sont au nombre de treize :
- Manger un nombre impair de dattes,
- Procéder aux grandes ablutions,
- Se nettoyer les dents avec un siwâk,
- Se parfumer,
- Mettre ses plus beaux habits,
- S’acquitter de l’aumône de la rupture pour ceux qui sont tenus de le faire,
- Laisser paraître sa gaîeté et sa joie,
- Multiplier les aumônes en fonction de ses moyens,
- Se lever tôt pour s’éveiller rapidement,
- Se diriger promptement vers le lieu de prière,
- Prier le subh dans la mosquée de son quartier,
- Puis se diriger vers le lieu où va s’accomplir la prière de la fête (musalla) à pied en répétant à voix basse : « Dieu est le plus Grand » et s’interrompre à l’arrivée sur les lieux de la prière, ou, selon une autre version, lors du commencement de la prière,
- Et enfin revenir par un autre chemin [que celui emprunté à l’aller].
Il est blâmable de prier des prières surérogatoires avant la prière de la fête, que ce soit sur le lieu de la prière ou chez soi ; il est également blâmable d’en prier après, mais uniquement sur le lieu de la prière selon l’avis choisi de la majorité.
Le temps de la prière de la fête :
Le temps de validité de la prière de la fête est depuis le moment où le soleil s’est complètement levé et a dépassé l’horizon de la dimension « d’une lance ou deux » jusqu’au temps du zawâl.
Comment accomplir la prière de la fête (de rupture du jeûne) ?
Il faut faire l’intention de prier la prière de la fête, prononcer le takbîr d’entrée en prière puis lire l’invocation qui introduit la prière, suivie des trois takbîrsupplémentaires en levant les mains à chaque takbîr ; puis réciter l’isti’âdha puis la basmala à voix basse, suivie de la fâtiha et d’une autre sourate.
Et il est recommandé de lire en cette occasion : « Glorifie le Nom de ton Seigneur le Très Haut ». Puis le fidèle s’incline et lorsqu’il se lève pour accomplir la deuxième unité, il prononce la basmala suivie à de la fâtiha, puis d’une sourate de préférence la sourate « Celle qui enveloppe » ; puis il fait alors les trois takbîr supplémentaires en levant les mains à chaque fois comme pendant la première unité ; et il est donc préférable de faire précéder les takbîrsupplémentaires de la récitation coranique, mais faire le contraire serait tout de même valable. Puis après la prière, l’imâm fait deux sermons dans lesquels il enseigne aux gens les règles concernant l’aumône qui précède le jour la rupture du mois de jeûne.
Et celui qui manque la prière de la fête avec l’imam ne peut la rattraper. Et elle ne peut être retardée, si l’on a une raison valable, que jusqu’au lendemain seulement.
La fête du sacrifice (‘id al-Adhâ) :
La fête du sacrifice obéit aux mêmes règles que celle de la rupture du jeûne, si ce n’est qu’on mange après la prière, qu’on prononce les takbîr à voix haute sur le chemin, qu’on enseigne les règles régissant la fête du sacrifice et les takbîr à faire les jours du tashrîq lors du sermon.
Et la prière de la fête du sacrifice ne peut être retardée, même avec une excuse valable, plus de trois jours. Et il est makruh de choisir un endroit et de le désigner arbitrairement comme ‘arafâ, afin d’imiter la station de ‘Arafât.
Les takbîr du tashrîq :
Selon l’Imam Abû Hanîfa – que Dieu lui fasse miséricorde –, les takbîr al-tashrîq sont à faire obligatoirement (wâjib) une fois, immédiatement après chaque prière obligatoire (fard) accomplie en groupe « recommandé », depuis la prière du fajr du jour de ‘arafâ jusqu’à celle du ‘asr du jour de la fête du sacrifice. Ils sont obligatoires pour un imam résidant en ville, ainsi que pour ceux qui le suivent, qu’il s’agisse de voyageurs, de serviteurs ou de femmes.
Mais selon ses deux élèves, il est obligatoire (wâjib) de les faire immédiatement après chaque prière obligatoire, même pour celui qui les prie seul, en voyage ou résidant en dehors d’une ville, et ce, jusqu’au ‘asr du cinquième jour après ‘arafât. Et c’est l’avis adopté et qui fait force de loi.
Et il est toléré de faire des takbîr après la prière des deux fêtes.
La teneur exacte de ces takbîr est : « Dieu est le plus Grand, Dieu est le plus grand, il n’est pas de divinité en dehors de Dieu, [et] Dieu est le plus Grand, Dieu est le plus Grand, et c’est à Dieu que revient la louange.