La prière du Witr

Chapitre : La prière de l’impair (witr)

Le witr est une obligation (wâjib) et se compose de trois unités avec une seule salutation finale.

On récite dans chaque unité, qui le compose, la fâtiha et une sourate, et on s’assoit après les deux premières unités en se limitant au tashahhud. Et on ne donnera pas l’invocation d’ouverture lors de la troisième unité.

Une fois terminée la récitation de la sourate au cours de cette troisième unité, on lève les mains à hauteur des oreilles en proclamant la Grandeur de Dieu (takbir). Et on lit le qunût debout avant de s’incliner et ceci tout au long de l’année. En dehors du witr, on ne lit pas de qunût en cours de prière.

Le mot qunût a proprement le sens d’invocation. En voici la teneur : “Mon Dieu, nous Te demandons Ton Aide ainsi que Ta Guidance et nous implorons Ton Pardon, nous croyons en Toi et nous nous repentons auprès de Toi, nous nous en remettons à Toi et nous Te glorifions comme source de tout bienfait. Nous Te remercions et nous ne mécroyons pas en Toi, nous délaissons et nous nous détachons de ceux qui Te renient. Mon Dieu, c’est Toi que nous adorons et Toi que nous prions et c’est devant Toi que nous nous prosternons et c’est Toi l’objet de notre quête, aussi nous empressons-nous d’obtenir Ta Satisfaction ! Nous espérons Ta Miséricorde et nous craignons Ton Châtiment car Ton Châtiment inéluctable frappera les mécréants. Mon Dieu, répands Ta Grâce et Ta Protection sur [notre maître Muhammad] le Prophète [illettré] ainsi que sur sa famille”.

Celui qui suit un imam récite le qunût comme ce dernier. Et si l’imam ajoute une invocation à ce que nous venons de citer précédemment, selon Abû Yûsuf – que Dieu lui fasse miséricorde, on suit [l’imam] et on récite avec lui, alors que selon Muhammad, on ne le suit pas mais on dit âmîn.

L’invocation est : « Mon Dieu, guide-nous, par un effet de Ta Grâce, à travers ceux que Tu as guidés, et préserve-nous à travers ceux que Tu as préservés, et prends nous en charge à travers ceux que Tu as pris en charge , bénis ce que Tu nous as donné et préserve-nous du mal de ce que Tu as décrété, car Tu es Celui qui décrète et personne ne décrète à Ton encontre, celui que Tu as pris en Ta Protection ne connaîtra pas l’humiliation, et celui auquel Tu as voué Ton Inimitié ne connaîtra pas la grandeur. Élevé et exalté sois-Tu, Toi notre Seigneur. Et que Dieu répande Sa Grâce et Sa Protection sur notre maître Muhammad, ainsi que sur sa famille. »

Celui qui ne connaît pas l’invocation du qunût [propre au witr] dira trois fois : « Mon Dieu, pardonne-moi » ou encore : « Mon Dieu, accorde-moi un bienfait en ce monde ainsi que dans l’au-delà et préserve-nous du châtiment du feu » ou : « Ô Seigneur, ô Seigneur, ô Seigneur ».

Celui qui suit un imam faisant le qunût dans la prière du fajr, se tiendra debout avec lui durant le qunût sans rien dire, selon l’avis manifeste, et laissera pendre les bras le long du corps.

Celui qui oublie de faire le qunût du witr, puis s’en souvient au cours de l’inclinaison ou en se relevant de celle-ci, ne le récitera pas. Si toutefois il le récite après s’être relevé de l’inclinaison, il ne refera pas l’inclinaison, mais accomplira une prosternation d’inadvertance pour ne pas avoir fait le qunût au « moment » voulu.

Si l’imam s’incline avant que celui qui le suit n’ait terminé de réciter le qunût ou avant même qu’il n’ait commencé de le lire, et qu’il craigne de ne pouvoir faire l’inclinaison [avec son imâm], il doit alors le suivre.

Si l’imam néglige de réciter le qunût, celui qui le suit le récitera, s’il estime pouvoir faire l’inclinaison avec l’imam. Dans le cas contraire, il suivra l’imam.

Celui qui rejoint la prière du witr au moment de l’inclinaison de la troisième unité sera considéré comme ayant rattrapé le qunût et n’aura pas à le refaire lors du rattrapage des unités manquées.

On ne prie le witr en commun que pendant le mois de Ramadân. 

Et prier le witr en commun pendant le Ramadân est préférable à la prière accomplie isolément en fin de nuit, selon l’avis de Qâdîkhân pour qui cet avis est authentifié, mais d’autres juristes estiment le contraire.