La prosternation d’inadvertance

Chapitre : La prosternation d’inadvertance

Il est obligatoire (wâjib) de se prosterner deux fois avec un tashahhud et une salutation finale si l’on omet involontairement un ou plusieurs éléments de la prière à caractère obligatoire (wâjib).

Mais si l’on néglige délibérément l’un des rites obligatoires (wâjib), cela constitue une faute [grave], et la prière doit être refaite afin de réparer ce manque.

On ne se prosterne pas pour avoir délibérément délaisser un rite obligatoire, sauf dans les trois cas suivants :

  1. Lorsqu’on néglige la première station assise,
  2. Lorsqu’on reporte une prosternation de la première unité à la fin de la prière,
  3. Et lorsqu’on réfléchit consciemment, le temps d’accomplir un pilier (rukn) de la prière. 

La sunna consiste à accomplir la prosternation dite d’inadvertance après avoir fait une seule salutation sur la droite, selon l’avis le plus authentifié. Et la faire sans saluer au préalable est légèrement déconseillé.

La prosternation d’inadvertance ne doit pas être faite :

  • Si le soleil se lève juste après la salutation finale de la prière du fajr,
  • Lors de la prière du ‘asr au moment où le soleil pâlit,
  • Et si l’on vient d’être victime de ce qui empêche de continuer une prière qu’on venait de quitter avec l’intention de la reprendre (binâ) après la salutation. 

Celui qui suit un imâm est tenu de se prosterner avec celui-ci lorsque ce dernier fait une erreur, mais non pas pour un oubli venant de lui-même.

Celui qui est arrivé en retard fait la prosternation d’inadvertance avec son imâm, puis il se relève pour compléter ce qui lui manque. Et s’il a un oubli pendant qu’il rattrape ce qu’il a manqué, il se prosterne à nouveau en fin de prière, ce qui n’est pas le cas du lâhiq.

L’imâm ne fera pas de prosternation d’inadvertances pour les prières du Vendredi et des deux fêtes.

Celui qui se relève [après la seconde unité] d’une prière obligatoire, en oubliant la première station assise, doit se rasseoir tant qu’il n’est pas complètement debout selon les narrations manifestes et c’est l’avis le plus authentifié.

Par contre, celui qui suit l’imâm est semblable à celui prie une prière surérogatoire, il doit se rasseoir quand bien même il serait complètement debout.

S’il se rassoit alors qu’il est plus proche de la station debout, il fera une prosternation d’inadvertance [en fin de prière] ; mais s’il est plus proche de la station assise, il ne lui est pas demandé de se prosterner selon l’avis le plus authentifié.

Les savants divergent sur l’invalidité de la prière d’une personne qui se rassoit après s’être complètement relevée.

 Celui qui se relève [après la seconde unité] d’une prière obligatoire, en oubliant la première station assise, doit se rasseoir tant qu’il n’est pas complètement debout selon les narrations manifestes et c’est l’avis le plus authentifié.

Par contre, celui qui suit l’imâm est semblable à celui prie une prière surérogatoire, il doit se rasseoir quand bien même il serait complètement debout.

S’il se rassoit alors qu’il est plus proche de la station debout, il fera une prosternation d’inadvertance [en fin de prière] ; mais s’il est plus proche de la station assise, il ne lui est pas demandé de se prosterner selon l’avis le plus authentifié.

Les savants divergent sur l’invalidité de la prière d’une personne qui se rassoit après s’être complètement relevée.

Celui qui se relève [après la seconde rak’a] d’une prière obligatoire, en oubliant la première station assise, doit se rasseoir tant qu’il n’est pas complètement debout.

Si maintenant l’on oublie la dernière station assise [en se relevant par inadvertance pour accomplir une rak’a de trop], on doit se rasseoir tant que la prosternation (sujûd) [de cette rak’a] supplémentaire n’a pas été effectuée ; il faudra, dans ce cas, faire une prosternation d’inadvertance pour avoir retardé la dernière station assise qui est un des [cinq] piliers de la prière.

Mais si dans cette rak’a de trop on arrive à la prosternation, la prière perd alors son statut de prière obligatoire (fard) pour devenir une surérogatoire ; si on le veut, on peut alors ajouter une rak’a supplémentaire, fût-ce dans le temps du ‘asr [pour obtenir un nombre pair de rak’a, car les prières surérogatoires sont en général « paires »].

On obtient ainsi une sixième dans le temps du ‘asr, ou une quatrième dans celui du fajr, sans encourir le moindre blâme. Il n’y aura pas lieu, dans ce cas, de faire de prosternation d’inadvertance.

Par contre, si le fidèle a observé la dernière station assise, et qu’il se lève [par inadvertance pour accomplir une rak’a de trop], il doit se rasseoir et faire les salutations finales sans avoir à recommencer l’attestation de foi [ni faire de prosternation d’inadvertance]. Si toutefois il avait complété cette rak’a supplémentaire d’une prosternation, sa fard reste valable [dans ce cas] et il ajoute une rak’a supplémentaire afin que les deux rak’a supplémentaires lui soient comptées comme une prière surérogatoire puis il fera une prosternation d’inadvertance.

Si quelqu’un, en train de prier une prière surérogatoire de deux rak’a, fait une prosternation d’inadvertance, il lui est recommandé de ne pas continuer cette prière après la dite prosternation] en y ajoutant deux rak’a (shaf’an) supplémentaires. Si toutefois il le faisait, il devrait refaire la prosternation d’oublie en fin de prière.

Si quelqu’un en prière fait la salutation finale [sur la droite] alors qu’il a [encore] à faire une prosternation d’oubli, et qu’une tierce personne se place derrière lui en prière [le prenant pour imâm], la prière de cette dernière ne sera pas valable que si l’imâm accomplit sa prosternation d’oubli, suivi en cela par celui qui l’a pris pour imâm. Mais s’il ne fait pas cette prosternation la prière derrière l’imâm (iqtidâ’) n’est pas valable.

Même lorsqu’on fait les salutations finales avec l’intention de quitter la prière, il est encore possible de faire une prosternation d’oubli, tant qu’on n’a pas détourné la poitrine de la qibla, et qu’on n’a pas prononcé de paroles profanes [c. à.. d. sans aucun rapport avec la prière]. [Ce qui n’est pas, bien entendu, le cas de la lecture des invocations (awrâd) consécutive à la prière].

Si quelqu’un fait les salutations finales d’une prière de trois ou quatre rak’a qu’il pense avoir terminée, puis qu’il se rende compte après cela qu’il n’a fait que deux rak’a, il doit alors compléter sa prière et faire [à la fin] une prosternation d’inadvertance.

S’il reste un moment songeur réfléchissant au nombre de rak’a qu’il a accomplies], sans faire la salutation finale, et que sa réflexion dure le temps d’effectuer un des piliers (rukn) de la prière, il devra faire une prosternation d’oubli, mais pas si elle dure moins que cela.