Les rites funéraires et la visite des tombes

Comment porter et enterrer le défunt ?

Il est de sunna de faire porter le défunt par quatre hommes, chaque porteur faisant au moins quarante pas en emmenant la dépouille.

On présent d’abord le côté avant droit du cercueil à l’épaule droite du porteur, (le côté droit du cercueil se situant à la gauche du porteur) ; puis l’arrière droit à l’épaule droite du second porteur ; puis l’avant gauche à l’épaule gauche du troisième porteur. Il est conseillé d’activer (les funérailles), mais sans précipitation cependant et de façon à ne pas endommager le mort ; marcher derrière le cercueil est préférable que de marcher devant, de la même manière que la prière obligatoire est préférable à la surérogatoire. Il est déconseillé d’élever la voix en faisant les invocations, et de s’asseoir avant d’avoir posé le mort.

La tombe est creusée au moins sur un mètre de profondeur environ (litt : une demi-taille d’homme) c’est-à-dire jusqu’à la poitrine, mais il est conseillé de creuser davantage. On fait en terre un creux latéral et non un sillon (shaqq) sauf si elle est meuble. Le mort est placé en direction de la qibla, et on dit en le plaçant : « Au nom de Dieu et conformément à la tradition de l’Envoyé de Dieu – sur lui la grâce et la paix ». il est placé sur le côté droit, face à la qibla, et on défait le nœud du linceul (s’il y a lieu), puis on égalise le pisé et la végétation sur la tombe, l’usage des briques et du bois étant déconseillé. La tombe d’une femme est recouverte (d’un tissu) pour la protéger mais pas celle de l’homme ; la terre est ensuite assemblée sous forme d’un monticule en losange et non pas en carré.

Il est interdit de construire des monuments sur les tombes pour les embellir, et il est déconseillé de faire une construction en dur après l’avoir enterré. Il est toléré d’écrire quelque chose sur la tombe afin de la reconnaître ; il ne faut pas la laisser s’abîmer. Il est également déconseillé d’enterrer un mort dans une maison, car c’est une coutume réservée aux seuls Prophètes – sur eux la grâce et la paix ; si enterrer les morts dans un caveau est déconseillé, en enterrer plusieurs dans une même tombe est toléré en cas de nécessité ; on les sépare alors, deux par deux, par une couche de terre.

Si quelqu’un décède sur un bateau loin de la terre ferme et que l’on craint que le corps ne se décompose, il faut alors laver le mort, le mettre dans un linceul, prier sur lui et l’immerger.

Il est conseillé d’enterrer le défunt dans le cimetière local, à l’endroit même où il est décédé, mais on tolère qu’il soit transporté d’un ou deux milles au plus, avant sa mise en terre, sauf s’il s’agit d’une terre spoliée à son propriétaire (maghsûb) ou soumise au droit de préemption (voisinage). S’il est enterré dans une tombe creusée pour une autre personne, on payera le prix du travail de fossoyage mais on ne le déterrera pas.

On peut rouvrir une tombe dans laquelle est tombé un ustensile, ou s’il s’y trouve un linceul volé ou des biens appartenant au mort ; mais non si le défunt n’a pas été placé face à la qibla ou s’il a été mis sur le côté gauche ; et Dieu est le plus Savant.

La visite des tombes

Il est recommandé, aux hommes comme aux femmes, de visiter les tombes et il est conseillé de lire (au cimetière) la sourate « Yâsîn », à cause de ce que nous rapporte Anas – que Dieu soit satisfait de lui – : « (Si) celui qui entre dans un cimetière y lit « Yâsîn » pour les morts, Dieu le Très-Haut allègera ce jour-là leur châtiment ; quant au lecteur, il aura autant de récompenses qu’il y a de tombes au cimetière. » Il n’est pas déconseillé de s’y asseoir (pour toute autre raison), de marcher dessus, d’y dormir, ou d’y faire ses besoins, ainsi que d’ôter la végétation des cimetières, sauf les broussailles et la végétation desséchée.