L’imamat et la prière en groupe

Chapitre : L’imâma

Son statut

Le statut d’imam est supérieur à celui de muezzin, et la prière en commun est une sunna [fortement recommandée] pour les hommes libres n’ayant aucune excuse légale.

Condition de validité de l’Imama

Les conditions de validités de l’imâma, pour l’homme en bonne santé, sont au nombre de sept :

  1. l’Islam
  2. la puberté
  3. la raison
  4. la masculinité
  5. la récitation
  6. L’absence d’excuse telle que l’écoulement de sang nasal, les différents bégaiements et la dyslexie, ainsi que la perte d’une condition comme la purification ou la dissimulation des parties du corps à cacher.

Conditions de validité pour suivre un Imam 

Les conditions de validité du suivi [de l’imam] sont au nombre de 14 :

  1. L’intention, pour celui qui prie derrière un imam, de le suivre au moment de la tahrima,
  2. Spécifier l’intention,  pour l’homme, de prier en tant qu’imam [pour des femmes]. Ce qui est une condition afin de valider la prière des femmes [qui le suivent],
  3. L’Imam doit se tenir devant ceux qui le suivent d’un talon,
  4. L’état de l’imam ne doit pas être inférieur à celui du suiveur,
  5. L’imam ne doit pas prier une prière obligatoire différente de celle du suiveur,
  6. Un sédentaire ne peut pas être imam pour un voyageur après le temps prescrit concernant les prières composées de quatre unités.
  7. L’imam ne saurait être un retardataire (masbûq),
  8. L’imam ne doit pas être séparé du suiveur par un rang de femmes,
  9. L’imam ne doit pas être séparé du suiveur par une rivière sur laquelle peut circuler une barque (ou une chaloupe), ni par une route sur laquelle peut circuler des chariots,
  10. Ni par un mur qui empercherait au suiveur de connaître les changements de stations de l’imam. Toutefois, si le mur n’empêche pas le fidèle de connaître les mouvements de l’imam par l’écoute ou la vue, le suivi sera alors valide selon l’avis authentifié.
  11. L’imam ne peut être sur une monture quand celui qui le suit est à pied, 
  12. ou qu’il monte une bête différente de celle de son imam,
  13. Il ne peut se tenir sur un bateau alors que l’imam se trouve sur un autre bateau sans que les deux ne soient attachés entre eux,
  14. Le suiveur ne peut ignorer l’état de son imam concernant les annulatifs de sa propre école, comme le fait que l’imam ne refasse pas ses ablutions après un écoulement de sang nasal ou la sortie de vomi.

Il est valide pour celui qui est ablutionné de prier derrière une personne ayant effectué l’ablution sèche (tayammum) ou ayant fait la friction (mash) [sur des khuffs ou un pansement].

Il est valide pour celui qui prie debout de prendre pour imam une personne assise ou bossue, comme il est valide pour celui qui prie en faisant des mouvements de la tête (mûmi) de prendre pour imam celui qui est dans la même situation que lui.

Il est valide pour celui qui prie une prière sunna de prier derrière celui qui prie une prière obligatoire.

Et si le suiveur constate que la prière de son imam n’est pas valide, il lui faut la recommencer. Et [si l’imam s’aperçoit que sa prière n’était pas valide], il doit, dans la mesure du possible, informer les personnes [ayant prié derrière lui] qu’ils ont à refaire leurs prières.

Les cas exemptant la personne de la prière en commun sont au nombre de 18 :

  1. La pluie,
  2. Le froid,
  3. La peur,
  4. L’obscurité,
  5. L’emprisonnement,
  6. La cécité,
  7. l’hémiplégie,
  8. L’amputation des mains et des pieds,
  9. La maladie,
  10. Être estropié,
  11. Une terre boueuse,
  12. Une maladie chronique,
  13. La vieillesse,
  14. L’acquisition de la science du droit (fiqh) dans un groupe par crainte de rater cette assise,
  15. En présence d’un repas qui suscite l’appétit,
  16. S’apprêter à voyager,
  17. S’occuper d’un malade,
  18. Un vent violent de nuit mais non de journée.

Si le fidèle est empêché par l’une de ces excuses légales d’assister à la prière en commun, il obtiendra tout même la récompense de cette prière.

La personne la plus à même à être imam

En l’absence du maître de maison, de l’imam de la localité ou d’un officiel, le plus savant [en matière de prière] est le plus à même à diriger la prière, puis celui qui connaît le mieux les [règles de] lecture du coran, puis le plus scrupuleux, puis le plus âgé, puis celui qui possède les meilleurs caractères, puis celui qui a le visage le plus agréable, puis le plus noble quant à sa généalogie, puis celui qui a la plus belle voix, puis celui qui a la tenue la plus propre …

Si toutes les personnes présentes sont égales, on procédera alors à un tirage au sort ou à un choix parmi les gens. Si toutefois des divergences subsistes, la majorité l’emportera. Et s’ils ne mettent pas en avant le plus méritant, ils auront commis une erreur.

Ceux pour qui l’imamat est blâmable

Il est blâmable de confier l’imamat à un esclave, un aveugle, un bédouin, un enfant d’adultère, un ignorant, un transgresseur, un innovateur.

Il est également blâmable d’allonger la prière ou de prier en groupe pour des personnes nues ou pour des femmes [entre elles]. Mais si elles prient tout de même en commun, celle qui les dirige devra se placer au milieu d’elles comme pour les personnes nues.

L’alignement des rangs

Si une seule personne accompagne l’imam, elle se place à sa droite. Et si elles sont deux ou plus [à suivre l’imam], elles se placent alors [en rang] derrière lui. Les hommes se placent en premier, puis les enfants, puis les hermaphrodites puis les femmes.

Ce que doit faire le fidèle lorsque l’imam termine d’accomplir ses actes obligatoires 

Si l’imam salue avant que le muqtadî ait terminé [la récitation du] tashahhud, celui-ci complétera [son tashahhud].

Si l’imam se relève de l’inclinaison ou de la prosternation avant que le muqtadî ait terminé ses trois tasbîh, il suivra alors son imam.

Si l’imam ajoute, par inadvertance, une prosternation ou se lève après la dernière assise, le fidèle ne le suivra pas. Ainsi si l’imam « enregistre » l’unité [supplémentaire par une prosternation], alors le fidèle saluera seul.

Si l’imam se relève, par inadvertance, avant la dernière assise, le fidèle l’attendra. Et s’il salue avant que l’imam ait « enregistré » son unité supplémentaire par une prosternation, sa prière est invalidée.

Il est blâmable de saluer après que l’imam ait récité le tashahhud et avant qu’il ait salué.