La toilette intime

Chapitre : L’istinjâ’ (la toilette intime)

Vider le méat urétral (alistibrâ’) est une obligation pour l’homme, jusqu’à se débarrasser de toute trace d’urine et apaiser son cœur en utilisant un moyen qui lui soit habituel : marcher, tousser, s’allonger sur le côté ou autre.  Et il n’est pas permis à l’homme d’entamer l’ablution sans s’être assurer d’avoir évacuer les [derniers] écoulements d’urine.

L’istinjâ’ est une sunnah [fortement recommandée] lorsque l’impureté, sortant des deux voies, ne se répand pas sur (litt. ne dépasse pas) l’orifice. En revanche, si l’impureté répandue sur l’orifice fait la taille d’un dirham, il devient alors obligatoire (wâjib) de la laver à l’eau. Et si l’impureté dépasse la taille d’un dirham, il devient alors strictement obligatoire (fard) de la laver.

Laver ce qui se trouve dans les orifices lors du lavage rituel (ghusl) faisant suite à un état d’impureté majeure, aux menstrues ou aux lochies, est une obligation même si la quantité est minime.

Utiliser, pour l’istinjâ’, une pierre nettoyante ou ce qui est similaire est recommandé bien que le lavage à l’eau est préférable. Et ce qu’il y a de meilleur est d’utiliser à la fois l’eau et la pierre en commençant par essuyer puis laver. De plus, il est permis de se limiter uniquement à l’eau ou à la pierre.

La sunnah consiste à affiner le nettoyage (inqâ’) de l’endroit. Quant au nombre de (trois) pierres à utiliser, il ne s’agit que d’une recommandation (mandûb) et non d’une tradition fortement recommandée (sunnah mu’akkadah). Il sera donc conseillé d’utiliser trois pierres même si le nettoyage fut complété avec moins que cela.

La manière de procéder à l’istinjâ’ :

L’homme s’essuiera à l’aide de la première pierre d’avant en arrière, puis avec la seconde pierre d’arrière en avant et enfin avec la troisième pierre d’avant en arrière, et cela dans le cas où les testicules sont pendants. Dans le cas contraire, il commencera par essuyer de l’arrière vers l’avant. Quant à la femme, elle commencera par s’essuyer d’avant en arrière par crainte de souiller son vagin.

La personne lavera ensuite ses mains à l’eau puis frottera, avec de l’eau, l’endroit [souillé] en se servant de l’intérieur d’un doigt, de deux doigts ou de trois doigts en cas de besoin.

Au début de l’istinjâ’, l’homme surélèvera le majeur par rapport aux autres doigts puis surélèvera l’annulaire mais ne se contentera pas d’utiliser un seul doigt. La femme surélèvera simultanément l’annulaire et le majeur dès le début par crainte de susciter du plaisir.

L’individu nettoiera abondamment jusqu’à faire disparaître les mauvaises odeurs, et décontractera ses fesses à condition de ne pas être jeûneur.

Il lavera ensuite sa main une seconde fois et séchera ses fesses avant de se lever dans le cas où il est en état de jeûne.

Ce qui est autorisé, interdit et blâmable concernant l’istinjâ’ :

Il n’est pas permis de découvrir sa ‘awrah pour l’istinjâ’. La prière n’est pas valide avec une impureté répandue sur la sortie [de l’orifice] et dépassant la taille d’un dirham, si l’on est en présence de quoi enlever une telle impureté. La personne devra également ruser afin de se nettoyer sans découvrir sa ‘awrah devant autrui.

Ce avec quoi il est blâmable de faire l’istinjâ’ :

Il est blâmable de faire l’istinjâ’ avec un os, de la nourriture habituellement utilisée par l’homme ou l’animal, une brique, du gravier, du charbon, du verre, du gypse (plâtre) ou des choses de valeur comme un tissu de soie ou de coton. Il est également blâmable d’utiliser sa main droite pour l’istinjâ’ sauf en cas d’excuse.

La manière bienséante de faire ses besoins :

On entrera dans le lieu d’aisance du pied gauche en cherchant refuge auprès d’Allâh contre satan le lapidé avant d’y entrer. On s’assiéra ensuite en s’appuyant sur son côté gauche et on ne parlera qu’en cas de nécessité.

Il est interdit de faire face ou dos à la qiblah même dans une habitation, et de faire face directement au soleil, à la lune ou au vent.

Il est interdit d’uriner ou de déféquer dans l’eau, dans un lieu ombragé, dans un terrier (tanière), sur la route, sous un arbre fruitier, ainsi que d’uriner debout sauf en cas d’excuse. On sortira du lieu d’aisance du pied droit puis on dira : « La louange revient à Allâh qui fit sortir [de mon corps] toute nuisance, et me préserva ».